Conseils d’entretien

Qu’est-ce que le cuir ?

Le cuir est le résultat du tannage d’une peau par l’action d’une matière tannante. Le tannage transforme la « peau », produit très hydraté, putrescible et sensible à l’eau chaude en « cuir », matière imputrescible, peu hydratée et plus résistante à l’eau chaude.

Le tannage nécessite une quinzaine d’opérations minutieuses et prend jusqu’à 12 mois pour obtenir un joli cuir bien fini, ce qui explique le coût du cuir haut de gamme.

Un cuir comporte un côté « fleur » (côté le plus fini) et un côté « chair » 

La peau et le tannage :

La peau est constituée de 3 couches : 

  • L’épiderme : c’est la partie visible de la peau. Il est formé de plusieurs couches de cellules superposées. Il est mince, dépourvu de sang et de nerf. Les cellules renferment le pigment qui donne la couleur à la peau.
  • L’hypoderme :  tissu cellulaire qui fait le trait d’union entre la chair et la peau. Gorgé de graisse et nourri par les tissus sanguins. 

> Pour la confection des cuirs, ces couches sont éliminées au tannage

  • Le derme :  c’est la couche profonde sur le côté organique de la peau. Il est constitué de fibres blanches et de fibres jaunes, élastiques, qui donnent au cuir sa tenue, sa fermeté et sa vigueur. 

> Le derme est la matière première de la tannerie

Pour la sellerie et les pièces de harnachement, les cuirs sont tannés avec :

  • Des essences végétales (écorces de chêne, de mimosa ou bois de châtaignier) : ce tannage donne plus de tenue /fermeté qu’un cuir chromé, il a donc moins tendance à se déformer. Il a un meilleur fini. Il est plus coûteux
  • Du chrome : ce tannage est plus imperméable que le tannage végétal mais il apporte moins de fermeté. Il est intéressant justement pour obtenir des cuirs souples.
  • Un mélange végétal/chrome : pour les guêtres par exemple

L’application d’une finition pigmentée ou naturelle (aniline) apporte un aspect esthétique au cuir.

L’entretien des cuirs

Le cuir est une matière vivante, sensible aux éléments extérieurs tels que la lumière, la chaleur ou l’humidité. Il doit être nettoyé et hydraté régulièrement pour garder sa beauté et sa souplesse. L’entretien est une garantie de longévité, de sécurité et de confort pour le cheval et son cavalier. Il évitera les blessures liées aux frottements d’un cuir trop rêche et les cassures prématurées.

Concernant le rangement, privilégier un endroit sec, aéré, tempéré et avec peu de lumière. Eviter les lieux humides ou poussiéreux. Les protections et housses sont les bienvenues.

L’entretien se déroule toujours en deux étapes :

Etape 1 : nettoyer les cuirs

Le nettoyage permet au cuir de respirer et lui redonne de l’éclat.

Une attention particulière devra être portée 

  • aux zones en contact direct avec le cheval qui sont des zones de sudation  (sangle, muserolle, têtière…)  
  • aux zones soumises à des frottements réguliers  qui subissent une usure plus ou moins prononcée qui peut aller jusqu’au déchirement : étrivières, bas de quartier et quartiers de selle…

Fréquence :

Ces parties doivent être nettoyées après chaque utilisation.

Comment faire ? 

  • Passer une éponge humide sur les parties à nettoyer avec du savon glycériné (en pain ou liquide),  la glycérine étant connue pour son action hydratante et protectrice.  On peut aussi utiliser tout simplement du savon de Marseille, très bon produit à base de glycérine et plus économique…
  • Laisser sécher le cuir à température ambiante.

Etape 2 : nourrir les cuirs

Nourrir le cuir permet de préserver ses propriétés de souplesse et de résistance.

Quels produits ?

  • La graisse, l’huile de pied de bœuf ou de paraffine : pour le cuir qui manque de souplesse.
  • Le baume ou la crème : pour nourrir le cuir régulièrement sans le graisser

Fréquence :

Le mieux est l’ennemi du bien !  Entretenir trop ou trop peu sont les deux écueils à éviter. Trop peu et vos cuirs seront cassants, trop et ils deviendront mous et fragiles.

Il est conseillé de nourrir régulièrement les cuirs mais modérément surtout si on applique de la graisse.

Nous privilégions pour l’entretien classique des cuirs l’utilisation d’un baume de bonne qualité.

Pour avoir un ordre d’idée, pour une utilisation moyenne de 2 heures par semaine sans intempérie, nous conseillons un nourrissage d’environ 1 fois par trimestre. Le reste du temps, le savon glycériné suffit. Et pour une utilisation quotidienne, un nourrissage 1 fois par mois convient. Ceci est à ajuster en fonction de l’état réel du cuir naturellement.

Comment faire ? 

  • Passer le baume ou l’huile avec un chiffon propre ou à la main.
  • Laisser sécher dans un endroit tempéré
  • La graisse ou le baume doivent toujours être appliqués après le nettoyage pour ne pas incruster les saletés dans le cuir.

Cas particuliers :

Si l’entretien du cuir est indispensable, sa fréquence peut varier en fonction de son état de souplesse et de ses conditions d’utilisation : 

  • Le vieux cuir : après le savon glycériné, utiliser de l’huile de paraffine ou de pied de bœuf pour l’assouplir. Un massage à la main de la briderie favorisera la pénétration de l’huile.  Attention : le cuir peut être « mort », c’est-à-dire trop vieux et en trop mauvais état pour récupérer sa souplesse et sa solidité. Dans ce cas, mieux vaut le changer, surtout si cela concerne des pièces de sécurité (sangle, contre-sanglons, étrivières)
  • Le cuir mouillé, avec du sel de mer, de la boue ou des champignons : il convient de toujours sécher le cuir et selon les cas de le brosser avec une brosse douce et de procéder à un entretien complet : savon glycériné, séchage puis beaume.